Michael était quelqu'un avec de la suite dans les idées. Lui qui habituellement, élisait domicile en banlieue, dans des manoirs, des villas, des bâtiments de se style, cette fois, il s'était installé au sommet d'un gratte-ciel pratiquement, non loin de la Sears Tower, en plein cœur de Chicago. Sous lui ainsi s'étendait la ville. Il était donc dans un édifice que certains pourraient presque considérer comme un défi envers la force divine, l'homme qui veut atteindre le ciel. Michael ne se faisait peut-être pas si poétique, mais il aimait bien contempler l'endroit qu'il ambitionnait éventuellement de dominer, d'une façon ou d'une autre. À défaut de tout cela, la vue y était à couper le souffle!

Un peu plus tôt dans la journée, il avait reçu un appel de Savannah, qui voulait passer le voir et qui avait une bonne nouvelle à lui dire, mais elle n'avait pas voulu lui dire de quoi il en retournait. Depuis le temps qu'il lui disait qu'elle pouvait bien venir chez lui, il n'allait pas chercher une excuse pour l'en empêcher et de lui dit de passer le voir en soirée. Installé contre un divan, il venait de consommer du sang humain, d'une poche bien sûr, toujours incapable de se contenter du sang synthétique. Paisible, il relaxait et par cette méditation, réprimait ses instincts de prédateurs. La chemise noire défaite, il écoutait dans ses oreilles du Wagner, la musique des cieux. Pour ceux qui sont fan, il écoute la mort de Siegfried en se moment.

Spoiler:

Il fut tiré de cette séance de méditation par le téléphone qui sonna. En bas, le garde de sécurité lui annonçait qu'une certaine Savannah Bradford voulait le voir. Michael dit alors à travers en prenant le téléphone qu'elle était bel et bien son invitée et qu'elle pouvait prendre l'ascenseur jusqu'à son étage. L'édifice comptait plusieurs appartements , de plusieurs personnes importantes. Certains étaient des lofts loués, d'autres n'y habitaient qu'occasionnellement, mais tout était sous haute sécurité. En plus des portiers à l'entrée, du garde de sécurité qui veille 24h/24 devant ses caméras, on ne compte pas non plus le système de sécurité dernier cri qui habite l'édifice. D'ailleurs, l'entrée en bas était avec un plancher en marbre blanc, avec quelques dalles noires et les ascenseurs avaient des portes de métal sans l'ombre de l'usure. Une fois que les portes s'ouvraient, on se retrouver dans un couloir semblable à celui d'un hôtel, avec des lumières chaque côté des murs et un tapis pourpre et dorée sur le sol, qui menait à trois ou quatre porte, dont une était celle de l'appartement de Michael. Le temps que Savannah monte, il avait rangé ses écouteurs et rattaché sa chemise. Quand il entendit cogner, il laissait de la musique des Rolling Stones (à savoir, Sympathy for the Devil) jouait en trame de fond et il alla ouvrir la porte à son invitée.

-Savannah, je t'en pris, entre. J'espère que le gardien en bas c'est pas montré trop antipathique.

Il la laisse entrer et ferme la porte derrière elle. Après ça, il lui offre d'enlever son manteau si elle en porte un et de l'accrocher au porte-manteau. Toujours aussi galant. Il faut dire que pendant bien des siècles, c'était la norme. Il la laisse ensuite parcourir les lieux d'un premier regard.

Spoiler:

Le loft fait deux étages. Au premier étage se trouve le hall d’entrée, suivie du salon, principale pièce de cet étage. L’immense baie vitrée, haute de deux étages, donne sur un plateau dehors, vue sur Chicago comprise. Sinon, on y trouve bien sûr une salle de bain, une salle à manger et la cuisine. À voir l’ordre qui y règne, on se doute bien que Michael est soi un fan de ménage, soit il a quelqu'un qui le fait pour lui. Le deuxième étage étant hors champ pour le moment, il faudra attendre que Savannah le visite pour en savoir le contenu.

-Voilà mon fameux antre. Avec mon travail, j'étais bien placé pour connaître les aubaines. Cet appartement était à un écrivain qui a faillite et qui était plutôt pressé de payer ses créanciers. Personnellement, j'ai un faible pour la vue.

Il dit ensuite, suivant Savannah pas à pas:

-Tu veux que je te fasse faire le tour? Ou tu veux peut-être quelques jours à boire avant? Tu es la première que je reçois alors… je ne sais pas trop par où commencer je t’avoues. En tout cas, sens-toi à l’aise.

Savannah était devant son appartement. Enfin, elle entrerait dans le fameux antre du vampire, qui a bien quelques particularités. Malheureusement, il est préférable qu'elle n'en sache pas trop, autrement, comme dans bien des polars, il sera forcé de la tuer après, pour être certain qu'elle garde le secret. Après tout, la demeure d'un vampire millénaire renferme forcément quelques secrets. Elle l'appelle monsieur Mans et il lui retourne son sourire, l'invitant à entrer. Il ignorait alors tout du fait qu'elle avait repris avec son ex qui n'en était plus un maintenant. Michael était au courant de biens des choses, mais il avait du mal à suivre les petites histoires amoureuses de la communauté des vampires de Chicago. La dernière fois qu'il a vu Adriel, il a eu bien envie de lui arracher sa petite tête de merdeux. Une bonne chance qu'il ne l'ait pas fait. Savannah aurait été bien triste...

Les mains croisées dans son dos, il la laissait observer les lieux du regard, portant brièvement son attention sur le feu qui brûlait. C'était un élément vital dans tout lieu qu'il habite. Il y a quelque chose de primitif et d'essentiel dans le feu. Il lui raconte un peu comment il a abouti ici. Comme d'habitude, le vrai se mélange à dû faux, pour créer la vérité qu'il offre aux gens. Elle accepte son offre et veut un verre d'eau, alors il décroise ses mains de derrière son dos et file à la cuisine, ouvrant une des armoires pour prendre un verre en verre, ouvrir le réfrigérateur pour en sortir une bouteille d'eau perrier et lui servir. Ce n'est pas parce qu'elle est la première qu'il reçoit qu'il ne sait pas comment recevoir quand même. Il aperçoit du coin de l'oeil Savannah qui est dans l'embrasure de la prote et il approche, lui tendant son verre qui n'attend plus qu'elle. Après qu'elle eut prit le verre, elle lui dit tout de suite cette nouvelle dont elle semblait vouloir lui parler. Sur le coup, quand il entendit les trucs importants, il s'attendait à bien des choses, mais pas à cette nouvelle, qui bien que n'étant pas banale pour elle, l'était pour un vampire de deux milles ans. Ainsi, l'amour avait réuni à nouveau l'enfant terrible de Chicago avec l'âme perdue, à la bonheur. Ne reste plus qu'à voir de quoi auront l'air leur enfants et si leur couple va connaître un succès plus... long que précédemment. Il la fixe un instant, silencieux l'espace de quelques secondes, puis esquisse un petit sourire.

-Et est-ce que tu es heureuse?

Apparemment oui, elle avait l'air en forme. Il ne le sait pas, mais elle pense même que si elle est remise sur pied, c'est grâce à Adriel, alors c'est bien dire la bonne influence que le petit prince des vampires a sur elle. La seule petite déception pour Michael, ou enfin, deux peut-être, c'est qu'il ne pourra plus savourer le plaisir de la chair avec sa protégée et enfin, il sent qu'il aura moins d'influence sur elle, mais à son sens, elle lui reste redevable. Autrement, il connait aussi ses faiblesses, ainsi que ceux d'Adriel. En tout les cas, l'important, c'est que si elle est revenue avec lui, qu'elle soit heureuse. Le reste n'a guère d'importance, c'est le conseil qu'il peut lui donner. On ne vit pas pour les autres, on vit avant tout pour soi, à moins de vouloir faire comme mère Thérésa, mais encore là, c'était ses choix à elle, elle n'a pas fait ça que pour impressionner papa et maman. Après quoi, il l'invite à retourner au salon et l'y accompagne, l'invitant à s'asseoir sur le canapé alors qu'il s'installe sur un des fauteuils plutôt design.

-Tu sais... je ne crois pas que mon rôle soit de te dire si tu as bien fait ou non, selon moi, de revenir avec lui. Ce sont vos affaires et je ne saurais m'en mêler d'une odieuse façon. En mon sens, j'ai posé la seule question qui importait. Si tu me dis que tu as peur, que tu as plein d'appréhension, que tu n'arrives pas à lui faire confiance, c'est autre chose, mais si ce n'est pas le cas, alors j'espère que tu ne seras pas déçue ou trompée une deuxième fois.

Sinon, il est toujours là pour accueillir les âmes perdues dans son réceptacle de bonté vampirique.

Michael avait bien disposé quelques décorations, mais rien de particulier qui ne semble avoir plusieurs siècles d'âge, autrement, ça serait quand même un peu suspect, même si l'excuse du collectionneur est toujours valable. Cependant, il a une pièce particulière au deuxième étage, toujours verrouillé de toute façon.

En tout cas, Savannah n'avait pas mis de temps à lui annoncer la bonne nouvelle. Dans un sens, c'était normal. Il n'a jamais douté du fait qu'elle aimait vraiment Adriel et à voir la réaction d'Adriel l'autre jour, il était clair que le vampire tenait encore à l'humaine. Cependant, reste à voir si cette relation ne sera pas plus destructrice pour eux qu'autre chose. Il faut dire que la plupart des humains ont leur part de masochisme. En tout cas, Michael s'efforce d'accueillir la nouvelle de la meilleure façon qui lui est possible. Il pose d'abord une question, qui trouve la bonne réponse. Elle est heureuse, bien sûr et comme elle dit, elle ne se serait pas donner tout se mal autrement. Il esquissa un petit sourire en coin.

-Je voulais juste en être certain.

Après quoi, ils filent au salon et déjà, il la laisse s'asseoir sur le canapé, mais lui, il s'assoit sur le fauteuil en face du canapé. Il dit alors se qu'il souhaite quand même qu'il n'arrive pas, petit conseil de protecteur envers sa protégée. Elle semble pour le moment à nouveau aveuglée par l'amour et semble avoir des plus confiance en son petit vampire adoré. Tant mieux pour lui dans un sens. Savannah dit surtout vouloir vivre cette relation au jour le jour. C'est peut-être la bonne façon de s'y prendre, si elle souhaite que cela dure, mais le temps et son œuvre finira toujours par les rattraper, même si ce n'est pas demain la veille.

-C'est sans doute la bonne façon d'aborder cette relation. Et oui, je savais pour Adriel, mais je ne devais pas en parler et j'ai tenu parole.

Jusqu'ici, il ne savait pas si Adriel avait dit à sa petite amie qu'il était un vampire. Apparemment, c'était le cas et dans un sens, c'est se qu'il devait faire s'il voulait la récupérer. Il avait bien joué ses cartes le jeunot. Michael continuait de la fixer elle, mais pas d'une façon particulière ou quoique ce soit. Elle lui dit qu'effectivement, ils devront s'en tenir à une relation strictement amical, protecteur-protégée, se qui lui va, puisqu'il n'a pas été celui qui a embrassé d'emblée l'autre. En même temps, elle était dans une mauvaise passe à se moment. Le vampire y alla donc d'un peu d'humour, histoire de détendre l'atmosphère, mais de faire comprendre aussi qu'il avait bien compris le message.

-Si si, t'inquiètes pas, je n'utiliserai pas mes pouvoirs de vampire pour te séduire. Comptes-toi chanceuse!

Parce que oui, s'il le voulait, c'est clair qu'elle ne lui résisterait pas et il serait bien capable de lui faire oublier son petit Adriel adoré, mais ça ne serait pas très fair play de faire ça et il n'en voit pas l'intérêt, sinon que pour donner une bonne leçon à un vampire qui se faisait un peu trop sûr de lui à son goût la dernière fois qu'ils se sont vus. Michael avait donc l'air aussi à l'aise que détendu. La méditation avait fait son effet et il était relax, sans oublier qu'il avait satisfait ses envies de sang humain. Quand elle lui dit de décider se qu'ils peuvent faire, il se lève de son fauteuil pour la première fois et s'approche d'elle, observant plutôt le paysage par la baie vitrée.

-Si tu veux, on peut sortir dehors. Comme tu peux voir, ce n'est pas un cul de sac et cette grande vitre rectangulaire est en fait une porte. Si tu veux qu'elle ouvre, il te suffit juste de passer ton doigt là... c'est une serrure laser.

Si elle essaie, la porte ne bouge pas d'un iota et il esquisse un sourire amusé.

-Qui ne fonctionne qu'avec reconnaissance des empreintes digitales de mon doigt.

Après quoi, il élabore un peu plus sur se qu'ils pourraient faire.

-En fait, moi aussi j'aurais quelque chose à te dire, donc si tu veux, on peut continuer à discuter ici, ou dehors. Un endroit ou l'autre... Par contre, je te préviens, dehors, c'est un peu froid, vu la hauteur et tout. Je ne voudrais pas que tu attrapes froid.

-Ne t'en fais pas pour moi, je m'en remettrai.

Il lui fit un petit clin d'oeil, accompagné d'un sourire en coin. Elle ne devait pas s'en faire pour lui et malheureusement pour elle, elle n'a rien d'unique ou d'essentiel à l'existence du vampire. Autrement, jamais il ne l'aurait laissé filer entre les mains d'un jeune vampire. Entendons-nous, elle était très agréable, autant dans les moments de chair que lors de quelques conversations sympathiques, tant qu'elle ne déprime pas et ne commence pas ses complexes de jeune adulte, bien sûr. Maintenant, dans un sens, il aura encore plus de soirée de libre pour aller embêter Sarah. Voir Savannah lui fera toujours plaisir également et à cet égard, il a toujours quelques ambitions pour elle.

Ensuite, c'est assez amusant de la regarder se faire avoir par la serrure laser. Il trouve se genre de technologie très pratique, pour lui qui a connu une époque ou pratiquement n'importe qui pouvait entrer comme il le voulait chez n'importe qui. La notion d'intimité, de propriété privée et même, de demeure, n'a pas toujours été la même après tout. Aujourd'hui, les gens vivent plus isolés, se qui est vraiment ironique puisqu'il y a tout ses médias sociaux pour communiquer avec le monde entier. Les humains sont donc plus narcissiques qu'avant. Ils étalent au grand jour les détails de leur vie privée, mais de l'autre côté, combien de réels rapports sociaux ont-ils, cloîtré, accroché, à leur portable, à leur ordinateur. Réflexion intéressante quand même, qui est loin d'être dans le sujet par contre.

-Si on ne peut même plus rire un peu...

Il roule des yeux et hausse des épaules. Comme elle semblait vouloir sortir, il ouvre enfin la porte vitrée et sort dehors après avoir été chercher son manteau noir. Il avait maintenant les mains dans les poches et il ferma la porte derrière eux. Il la regarde s'adosser et pour sa part, il s'assoit sur une des chaises d'extérieur qu'il a disposé en se lieu. Elle était bien curieuse de savoir se qu'il avait à lui dire, inquiète aussi. Il eut un air surpris. Aurait-elle des raisons de s'inquiéter de se qu'il à lui dire? Pas à sa connaissance.

-Voyons, assieds-toi un peu... Se que j'ai à te dire n'a rien de bien effrayant. Ma... secrétaire, celle qui s'occupe de mes affaires durant le jour doit malheureusement quitter la ville. Je pourrais certainement passer une annonce et en trouver une autre, mais avant, j'ai réfléchi un peu. Tu comptes retourner aux études et il va de soi que cela te prendra du temps. Néanmoins, ce n'est pas encore fait et l'argent ne tombe pas du ciel et je préférais en donner à une amie plutôt qu'à une étrangère. Bref... comme tu n'es sûrement pas si occupée durant tes journées, je t'offre l'emploi. Tu auras accès à mon bureau en ville et tu n'auras, en gros, qu'à gérer mon agenda, me tenir au courant de certains appellent. Si tu préfères travailler chez toi, c'est aussi possible d'organiser cela. C'est une offre que je te fais, ne te sens pas obligé d'accepter.

Voilà donc la fameuse nouvelle. Une offre d'emploi, tout simplement. Ceux qui savent lire dans les pensées de Michael doivent bien se demander se qu'il a en tête en se moment. Hey bien, même pour eux, cela restera un mystère, à moins qu'il ne réfléchisse un peu et qu'il fasse preuve de perspicacité. D'après se qu'il avait cru comprendre, Savannah ne faisait pas grand chose de ses journées, à part attendre que le soleil disparaisse pour remplacer la lune, lui permettant alors de voir sa petite clique de vampire. Maintenant, au moins, elle aurait de quoi occuper ses journées, et elle gagnerait en indépendance du côté de papa et maman Bradford.

Voilà, la balle était dans le camp de Savannah et ce n'est pas Michael qui lui imposerait cela, même s'il faut reconnaître qu'il y a bien quelques avantages à avoir Savannah comme employée. Elle semblait y réfléchir, sans doute en train de peser le pour et le contre. Finalement, il se lève et selon son habitude, il la suit des yeux. Sans trop savoir pourquoi, il pressentait un oui. C'était son instinct sans doute. Il se promettait surtout de demeurer impassible vis-à-vis un refus. Elle commença un début de réponse, affirmant qu'elle était heureuse qu'il ait pensé à elle. Il était tout aussi heureux que sa secrétaire ait démissionné alors. En fait, elle a tout bonnement disparu... Michael préviendrait bien la police, mais il laissera plutôt sa famille s'occuper de tout ça. Sa petite protégée était alors assez près de lui et il la regardait dans les yeux, attendant toujours la réponse à son offre. Elle lui dit qu'il devait avoir confiance en elle pour la prendre comme employée et oui, c'est bien le cas, autrement, il ne lui ferait pas cette offre d'emploi.

-Au contraire, c'est très simple. Je te montrerai quoi faire pour tes premières journées et après, tu pourras facilement travailler par toi-même.

Elle acceptait donc son offre. Il esquissa un sourire. L'affaire était donc conclu et il tendit la main droite et serra brièvement celle de sa petite protégée, qui était maintenant aussi sa seule et unique employée. Michael n'est qu'agent immobilier après tout. Il achète des maisons et les revend à meilleur prix. Savannah s'en retourne alors contempler le paysage urbain tandis que Michael l'écoute dire, sourire en coin, que maintenant, il est son patron, après avoir été bien d'autres choses.

-Pas tous non...

Aujourd'hui, elle devait être bien heureuse qu'il ait décliné son offre de faire d'elle sa propriété. Autrement, les choses auraient été plutôt compliquées avec Adriel, puisqu'on se doute bien que Michael n'est pas du genre à laisser aller sa propriété, à moins qu'elle soit désintéressante au bout d'un moment. En général, quand c'est le cas, il s'en débarrasse, mais s'assure aussi qu'aucun autre vampire en profite. C'est son petit côté possessif. Il y a de ses mauvaises habitudes dont on se débarrasse difficilement. Elle se dirige ensuite vers la porte pour entrée et encore une fois, il sourit en la voyant appuyée, mais la porte ne bouge pas d'un centimètre, alors il s'approche et passe son doigt à lui et cette fois, la porte ouvre. Vive le vingt-et-unième siècle. De nouveau dans le salon, il marche plus lentement qu'elle et s'assure de refermer la porte. La chaleur ambiante réchauffait, il pouvait le sentir. Le froid ne l'affectait pas vraiment, mais il est bien conscient que la température a son effet sur les vivants. Il dit un "merci" quand elle le complimente pour la décoration.

-Comme tu peux voir, j'aime bien le design, le look moderne. Les Italiens appellent cela le dynamisme en design architectural. Je ne suis pas certain de se que ça signifie exactement, mais j'aime bien... Rien à voir avec les grands châteaux au pierre froide, comme tu te l'imaginais peut-être.

Michael a eu son lot de château. Aujourd'hui, se loft lui va parfaitement. Ensuite, il a un rire amusé en l'entendant dire, l'observant toujours, que si elle vivait dans un endroit pareil, elle ne quitterait jamais cet endroit.

-Et encore, tu n'as pas vu ma bibliothèque au deuxième étage. En tout cas, tu es toujours la bienvenue ici, en autant que tu m'appelles d'avance, autrement, tu auras des problèmes en bas.

Michael alla s'assoir sur le fauteuil, observant le feu dans le foyer alors qu'elle lui faisait savoir qu'elle avait encore un peu de temps et qu'elle n'irait retrouver qu'Adriel plus tard. Pourquoi ne pas chercher à le retrouver maintenant? Non pas qu'il soit pressé qu'elle s'en aille, mais bon.

-Ah oui? Et pourquoi ça? Il est occupé?

Il apprend sans doute qu'il fait un concert, se qui suscitera d'autres questions de la part du vampire, à savoir, pourquoi elle n'y allait pas. Après tout, quoi de plus romantique que de regarder son copain soulever des foules, puis aller le retrouver dans la loge pour être la première à la féliciter et lui faire oublier toutes ses petites groupies qui ne valent pas une jambe de Savannah. Quoique...

C'est vrai, Michael aime bien expliquer la nature des choses. Il ne prétend pas tout savoir, loin de là. Plus les années ont passé, plus il a cru en se qu'un certain Socrate disait, à savoir que la sagesse d'une personne se mesure à son ignorance. Cependant, c'est aussi quelqu'un qui aime que tout soit sous contrôle, selon sa volonté. Il déteste tout se qui échappe à toutes prévisions émanant de sa part et peut-être qu'il a des tendances de "fou du contrôle" ou "control freak" comme dirait les Américains, mais bon, chacun ses défauts et après quelques millénaires vécus, ils sont particulièrement difficiles à corriger. Aussi, l'âge vous rend plus critique et tatillon sur les détails. Un rien ne vous énerve quand les choses ne sont pas selon comment vous les voulez. Il en est bien conscient de se côté vieillard un peu râleur et il le réprime autant qu'il le peut. Cependant, par moment, c'est plus fort que lui.

Le sujet "Adriel" est un sujet récurrent avec Savannah. En même temps, c'est un peu normal et n'importe qui trouverait bizarre qu'elle ne dise pas un mot sur son nouveau petit ami. Curieux de savoir pourquoi elle n'était pas avec lui justement, il apprit qu'il était en train de faire un concert avec toute la petite bande, dont Henry, que Michael ne connait que de nom et puis Maddison, l'ancienne "maîtresse", si on peut dire, d'Adriel, même si se dernier ne se considérait pas avec Savannah lorsque c'est arrivé. Un beau petit triangle amoureux. Si Michael se joignait à la danse, cela ferait un carré de relations. Très peu pour lui... Posant sa cheville contre son genou, toujours en position assise, le coude contre le côté du canapé, deux doigts appuyés au niveau de la tempe, il écoutait la jeune femme avec attention et après se premier commentaire, se montra silencieux, sentant que davantage d'explications suivraient. Se fut le cas. Elle expliqua que l'atmosphère ambiante ne lui plaisait pas trop, mais Michael crut plus ou moins cette version. C'est qu'il sent surtout un malaise vis-à-vis de Maddison et puis, il n'est pas convaincu non plus qu'elle est tout à fait confiance à son cher Adriel. D'ailleurs, voilà sa protégée qui veut savoir à quel point ses deux-là s'entendent bien. Ils étaient amis, mais visiblement, le caractère de l'un et incompatible avec la mentalité de l'autre. Pour une fois, Michael pèsera ses mots. Haussant des épaules, il eut un soupire et affala sa main sur le côté du canapé. Visiblement, autant le sujet ne l'enchante pas vraiment, mais en plus, ça a l'air de l'ennuyer, mais pas comme une source de soucis, plus comme quelque chose dont on se passerait bien.

-Je crois pas qu'on puisse dire ça. Quand je suis arrivé à Chicago, Adriel m'a un peu aidé à m'intégrer dans la communauté des vampires. Il m'a montré les bars, se genre de choses. On a sensiblement le même âge, alors j'imagine qu'il y avait une sorte de solidarité entre autre. Par contre, dès qu'il a su qu'on avait couché ensemble, il a eu une crise de jalousie et de possession, mais bon, si ça pu lui ouvrir les yeux sur le fait qu'il tenait à toi, alors ce fut une bonne chose. Autant être honnête avec toi Savannah, je dois te dire que la seule raison pour laquelle je ne me suis pas battu avec lui c'est parce que je savais que tu tenais à lui et parce qu'il est un lâche qui n'en vaut pas la peine.

Lâche, parce qu'après avoir enchaîner menace sur menace, quand le moment de se battre et de prouver sa valeur est arrivé, il s'est défilé. Pour Michael, c'est une attitude pathétique qui ne mérite aucune considération. Alors autant il était un peu désolé de tenir se propos d'Adriel, autant il le pense vraiment. Après, il est presque certain qu'Adriel ne porte pas Michael dans son cœur non plus. C'est de bonne guerre. Et puis en plus, un vampire qui sort avec une humaine et qui s'est longtemps fait passer pour un vampire... m'enfin. Vaut mieux qu'il n'y pense pas trop.

-Je veux juste te rassurer sur une chose. Je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans votre couple ou de commencer à vouloir défier Adriel. Pour moi, tout ça n'a aucune importance. Vous êtes chacun assez intelligent et vous vous êtes lancés dans cette histoire amoureuse en connaissance de cause. Je préfère largement rester spectateur que de me lancer dans la mêlée.

Alors pas de plan diabolique pour foutre en l'air leur relation. Michael a mieux à faire. Après quoi, un peu plus tard, il se risque à une question. Il avait envie de revenir sur Maddison et toute cette histoire, curieux de voir comment Savannah se sent vis-à-vis de tout ça. Puisqu'elle est ici, encline à discuter de ses petites histoires et que le sujet de la soirée semble être tout se qui tourne autour d'Adriel, autant rester dans la trame et un peu comme n'importe qui, Michael a un côté qui adore les ragots et tout se qui s'y rapporte. Et puis, on ne sait jamais quand une information peut se rendre utile.

-Juste pour savoir... ça ne t'embêtes pas trop tout se qui se passe avec Maddison? Je veux dire, on dirait qu'elle est souvent dans les parages. Normal tu vas me dire, elle est dans le groupe, mais ça ne doit pas te rendre très à l'aise. En tout cas, tu es patiente comme femme et tu as confiance en ton mec, parce que bien des filles voudraient assister à se concert et s'empresser de rejoindre son petit ami backstage aussitôt que c'est terminé. Avec tout l'alcool, les femmes en délire et la Maddison qui rôde, Adriel pourrait bien être tenté. Tu as vraiment confiance en lui, c'est tout à ton honneur.

Évidemment que non, il n'est pas comme ça avec elle et heureusement, sinon, on pourrait dire que Savannah est un brin masochiste. Quoique, de se côté là, un psychologue pourrait creuser et découvrir des choses. En tout cas, le coude contre l'accoudoir du fauteuil, la main contre le visage, il l'écoutait et faisait l'intéressé. Elle lui donnait l'impression de croire qu'il était jaloux d'Adriel ou un truc du genre. Peut-être qu'il se trompe, mais de la façon qu'elle oriente la conversation, on dirait que c'est se qu'elle sous-entend. Or, il n'a jamais "aimé" Savannah, et Adriel... on a déjà fait le tour de se sujet. Elle parlait de faire un choix qu'elle ne souhaitait pas pas et blablala, le petit drame du triangle amoureux. Qu'elle se rassure, à moins qu'il arrive quelque chose de particulier, elle n'aura pas à faire de choix, à moins qu'Adriel se trouve un côté contrôlant et se mette à gouverner Savannah. N'empêche, quel sera la réaction du jeune vampire quand il apprendre qu'elle a accepté de travailler pour Michael? On verra.

-Je sais Savannah, je sais...

Il sait bien qu'elle l'aime, comme ami, protecteur, quelqu'un sur qui elle peut compter et il sait aussi qu'elle adore de tout son cœur le jeune Adriel, qu'elle l'aime d'amour. Cela, ça fait longtemps qu'il le sait. Même après qu'ils aient couché ensemble, après, il voyait bien qu'elle avait quelqu'un d'autre derrière la tête et c'est bien correct. Elle est jeune, peut-être qu'elle se trompe sur le compte du vampire, peut-être pas, mais la convaincre du contraire est inutile, elle doit aller au bout de cette relation, vivre se qu'elle a y vivre et ainsi va le monde. Le vieux vampire aurait tord de se faire plus paternaliste qu'il ne l'est déjà par moment.

Curieux, il vise alors à avoir les impressions de Savannah sur l'entourage d'Adriel et apparemment, elle semble bien vivre avec tout cela, faisant confiance à son vampire, dont l'instinct encore jeune peut prendre le dessus à tout moment, mais enfin, on lui épargnera se détail. Quand elle se rapproche, il la suit du regard et se demande se qu'elle va faire, mais finalement, elle ne fait rien, sinon le fixer elle aussi. Sans doute que Michael agit encore comme un aimant, ça ne serait pas surprenant, il est un vampire de deux milles ans après tout.

-C'est vrai, mais après, elle l'a laissé aller. J'ai pas l'impression qu'elle cherche à détruire votre couple ou à entretenir une liaison secrète avec Adriel. Peut-être que la fameuse Maddison a un bon fond.

Suit la question que lui pose Savannah. Ça fait si longtemps qu'il n'a pas été amoureux. L'a-t-il seulement déjà été? Il l'est sans doute de sa femme, que les années ont idéalisé, mais oui, il l'aimait, comme un être humain peut aimer. Comme vampire, il n'a jamais connu se sentiment. Alors il va devoir inventer une réponse, se qui est une habitude chez lui, surtout depuis qu'il s'est inventé se personnage de jeune vampire un brin séducteur, amical et compréhensif. Un rôle parfois pénible à jouer.

-Tout le monde est jaloux Savannah, d'une manière ou d'une autre. Les vampires en plus, surtout jeune, ont des sentiments amplifiés, tout le contraire des humains. Ils sont plus enclins à la jalousie, la colère, la passion aussi et la joie. Faut nous voir un peu comme des maniaco-dépressif. Alors c'est clair que je n'y échapperais pas. Je sais aussi que j'essaierais de me contenir, parce que je trouve que la jalousie étouffe les relations. Je serais plutôt protecteur, un brin jaloux, légèrement possessif, mais sincère et entier. Si quelque chose m'inquièterait, je le dirais. Par exemple, si la demoiselle fréquente un garçon de façon plus ou moins approprié, j'en parlerais avec elle, sans lui reprocher ou m'emporter, peut-être plus pour me rassurer moi-même.

Il se lève doucement et plante son regard dans celui de Savannah, esquissant un petit sourire. Elle ferait peut-être mieux d'y aller sans doute, parce que Michael vient de tendre la main et de replacer une mèche des cheveux de la jeune femme.

Ici, ils sont rien que tous les deux et en se moment, ils sont tout près l'un de l'autre. Parfois, cela fait son petit effet sur les femmes et d'ailleurs, Savannah ne se recule pas, mais Michael l'a dit, il ne se mêlera pas de leur histoire et n'ira pas gâcher son couple avec Adriel, bien que cela pourrait être tentant, rien que pour montrer au jeune vampire que dans la vie, rien ne vous appartient vraiment et qu'il y a toujours plus fort que soi, en toute matière. L'heure n'est pas à la leçon et Michael a assez existé pour se fatiguer à en donner. Leurs mains se frôlent et il sent la chaleur corporelle de Savannah qui monte très légèrement, tout comme les battements de son cœur augmente un tout petit peu et il espère que ce n'est pas parce qu'elle commence à ressentir un début de peur.

-Je crois que cela dépend de comment on passe notre temps ensemble. Avoir des amis est un droit, un besoin humain et tu sais que même si... je sais que je te plais et que tu me plais, je ne franchirai pas une certaine ligne. Parce que je sais que cela gâcherait tout. Entre nous, et avec Adriel peut-être.

Ils ont déjà couché ensemble et ça n'avait pas été pénible, loin de là. Une bonne dose de chaleur humaine qui lui avait fait du bien et de son côté, Savannah avait pu profiter d'un vampire surprenant. Elle se recule, enfin, pour elle du moins et il croise les bras, mais il pose une main contre son visage, l'index le long de sa tempe, l'air pensif ainsi. Elle lui demande qu'elle serait sa réaction s'il était à la place d'Adriel. Il eut un sourire, franchement amusé du commentaire.

-Tu me demandes si je réagirais mal? Je crois que je te poserais quelques questions, histoire de comprendre pourquoi tu passes autant seule, chez un vampire aussi séduisant, dans un loft aussi magnifique, alors que tu devrais peut-être me regarder jouer. Toute la question est là, où tu es, versus, où tu serais sensée être. Après, rentres visite à un ami, quel qu'il soit, n'est jamais un vice.

Et qu'on lui épargne les histoires de fumées et d'alcools, ou de femmes en délire. En même temps, on ne passe pas son temps 24h/24 avec son amoureux, c'est bien certain. L'indépendance est importante dans un couple. Il décroise ses bras et s'écarte d'elle, passant à la cuisine se cherchait un verre de sang synthétique. Il avait soif tout à coup. Il faut dire qu'avec se petit cœur tout neuf qui trépide de temps en temps, ça peut être une vraie torture que ne pas mordre à pleine temps dans la vie qu'il a à portée de main. Il revient près d'elle, le verre déjà entamé, s'essuyant brièvement les lèvres avec la langue.

-J'ai hâte de voir l'équipe qu'on fera au boulot. Oh et si jamais Adriel et toi avez besoin d'un condo en ville ou un loft, j'ai d'excellent choix ses temps-ci, pas trop dispendieux. Chicago est une ville en effervescence au niveau immobilier, il y a beaucoup de bonnes opportunités.

Il enchaîne ensuite, après se qui est sans doute une petite conversation qui prend peut-être Savannah un brin au dépourvu:

-Je te crois que tu ferais mieux d'y aller. Vous les humains, vous êtes si lent . Je crois surtout qu'Adriel t'attend maintenant. Ne le fais pas trop patienter ;).

[Sujet terminé]

POINTS AJOUTES A VOUS DEUX MERCI!!
EDIT: Henry