La vengeance peut-être altruiste. (PV Adriel)

Quelques minutes avant un concert particulièrement attendu par leurs fans, Adriel et Ashton s'étaient amusés à se battre. Une altercation horriblement coûteuse pour les beaux yeux d'une journaliste, déjà repérée par Henry. L'incident avait eut lieu en public, nous forçant à annuler le concert. L'image du groupe s'était quelque peu dégradés les parents déjà moyennement motivés à l'idée que leurs précieuses progénitures ne s'entichent de vampires ne voulaient pas que leurs enfants adulent des créatures incapables de se maîtriser. Bien entendu l'interdit jouerait en notre faveur, mais la première ressource de revenu d'un adolescent restait ses parents et là s'ils décidaient à quelques jours de noël de ne pas leur faire cadeau en rapport avec notre groupe nous risquions une belle perte de revenue. Cela, je ne le tolérais pas. Henry s'était fâché en public... mais son geste avait permis de calmer les choses aussi je ne pouvais pas lui faire le moindre reproche c'était même l'inverse. Je lui serais toujours reconnaissante d'être intervenu avant qu'Ashton ne contraigne Adriel à révéler sa nature vampirique. On ne pouvait se permettre de passer en plus pour des menteurs. Il fallait donc prendre les choses en mains.

L'une des fans de notre groupe souffrait d'une longue et pénible maladie. Il s'agissait d'une enfant de dix ans seulement. Son rêve était de rencontrer son idole Adriel et je voyais là l'occasion pour lui de donner une belle image. Celle d'un homme bon, généreux, proche des enfants et tout ce qui s'en suit. Mièvreries stupide mais qui font pleurer dans les chaumières. Aux yeux du monde, c'était le malheureux humain agressé par un vampire colérique et impulsif. Je décidais de jouer là-dessus pour n'avoir qu'un seul musicien à détester, Ashton. Ce dernier suivait officiellement une thérapie avec un psychiatre comportementaliste supposé lui apprendre à canaliser son énergie, contrôler ses émotions. Dans la réalité des faits, Henry se chargeait de le maîtriser et il ne restait plus qu'à croiser les doigts pour que cela fonctionne. Pour l'heure, je conduisais Adriel à l'hôpital. il faisait nuit mais les journalistes n'avaient pas encore eut vent de la chose, j'avais décidé de passer un appel anonyme pour signaler la position d'Adriel. Ainsi il serait surpris alors qu'il distribuait secrètement des cadeaux de noël aux enfants malades. Chose, qu'il ignorait encore être sur le point de faire.

Les membres du groupe savaient qu'il m'arrivait parfois lorsque j'étais vraiment fière d'eux de corser un peu leur sap avec du véritable sang. C'est justement dans cet hôpital que je me fournissais. Le directeur et moi-même avions un deal, il me fournissait quelques poches de temps à autres en échange de généreux dons. Des sommes substantielles qui ne finissaient pas réellement dans les fonds de l'hôpital. Il ne s'en cachait pas et à vrai dire je m'en moquais un peu. Voir mes musicien se contenter d'une boisson synthétique comparable au tofu ne m'amusait guère. ce n'était pas réellement ce dont leur corps avait le plus besoin. C'est ainsi que je m'expliquais leurs fréquents dérapages. J'aurai bien aimé que l'usage des propriétés soit un peu plus répandu, sans avoir vraiment envie de l'être moi-même. peut-être n'avais-je pas encore trouvé le vampire pour lequel je serai prête à le faire ? J'évacuais mes pensées inutiles, inspirant profondément pour me donner du courage. Je devais parler à Adriel et le convaincre. je craignais que cela ne me fusse difficile mais, j’espérais vraiment qu'il ne me ferait pas faux bond sur ce coup là. j'allais le faire passer pour l'ange qu'il n'était pas. Il marquerait probablement plus de points auprès de la gent féminine. Mais avant cela, le faire venir à l'hôpital était impératif. Le moyen détourné pourrait l'agacer mais bon... moi aussi je pouvais m'amuser un peu à ses dépends. je n'avais toujours pas digéré ce baiser volés et sommes toutes, ce serait une petite vengeance.

Assise sur le lit d'un chambre vide, réservée à l'élite mais vide faute de riche patient malade je cherchais encore mes mots. Il ferait une drôle de tête, ne me trouvant pas souffrante mais resplendissement en tenue d'elfe parfaitement ajustée au contours de mon corps. Mon portable sonna et je répondis rapidement, reportant la conversation à plus tard. Je composais ensuite le numéro d'Adriel et attendit qu'il me réponde.

"Adriel, c'est moi. Lindsay. je me trouve à l'hôpital j'ai besoin que tu viennes me chercher s'il te plaît presses-toi."

Sur ce, je raccrochais sans lui laisser le temps de dire un mot et éteignit mon téléphone. Pour en savoir plus il devrait venir jusqu'ici. Les instructions données au personnelles étaient claires. Sitôt qu'il montrerait son joli minois, il faudrait le guider jusqu'à moi sans rien lui dire. de toutes façon, je ne les avais pas mis dans la confidences. Même en les effrayants il ne pourrait leur faire dire ce qu'ils ignoraient. Je me préparai mentalement à le recevoir irrité par mes petites cachotteries et l'inquiétude qu'il aurait éventuellement pu ressentir bien que j'en doute fort. La manière dont Adriel usait de ses charmes sur moi me laissait une bonne idée du peu d'estime qu'il avait envers ma personne. Cette idée me peina, mais je me repris, il n'y avait pas de raison pour que cela me chagrine, faire le vide m'aiderait à retrouver ma logique. Machinalement, je replaçais quelques mèches pour dégager mon visage. pour une fois je ne les avais pas attachés. Ils ondulaient le longs de mes épaules, mon dos encadrant mon visage avec une certaine grâce. Je me trouvais presque jolie ce soir. Mon pull fin vert moulait presque trop ma poitrine, soulignant le finesse de ma taille, j'avais un maquillage étudié pour me mettre en valeur aujourd'hui. Oui, ce soir, je lui ferai bien comprendre qu'il ne devait plus se jouer de moi.

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La magie de Noël plane au dessus de nos têtes, elle flotte telle une douce mélodie. Elle essaye d’imprégner les corps et les esprits de tout les gens présents sur cette Terre. Tout ces gens qui sont obnubilés par les cadeaux, les bons repas. Le bonheur. Noël correspond au pardon pour certains, le jour où nous pouvons tout oublier, tout mettre de côtés, pour vivre heureux en harmonie ! N’importe quoi. C’est une vision bien trop utopique de la chose, comme si cela pouvait se passer de cette façon. Comme si nous pouvions tout oublier, tout pardonner. C’est stupide. Les gens qui prétendent ça sont de vulgaires hypocrites. Ou alors ils veulent simplement penser que c’est possible, et essayer … Essayer de vivre heureux au moins quelques temps. Je crois que j’ai perdue cette notion, être heureux. Je me sens heureux, toujours, constamment. Ou n’est ce qu’une impression. Un vampire n’a pas d’âme, alors comment retrouver mon âme d’enfant en cette période Noël, c’est tout simplement impossible. De toute manière je n’ai aucunement envie de me prendre la tête avec tout ça aujourd’hui, et comme tout humain qui se respecte, je vais essayer d’aller faire les magasins. Pour trouver des petites bricoles pour cette fin d’année. OUI, Adriel Wattleton va faire des cadeaux à ses quelques amis, s’il en trouve !

Je marche dans le froid, entouré de tout ces gens qui courent dans tout les sens. Qui ne savent pas où aller, qui se demandent où faire leurs emplettes. Qui arrivent même à se perdre dans cette ville qu’ils connaissent pourtant depuis des années maintenant. Je relève le col de ma veste avant d’enfouir mes mains dans les poches de celle-ci comme pour les protéger du froid même si c’est une chose qui ne m’atteint pas. Les vitrines des magasins ne m’interpellent pas une seule seconde, bien trop illuminées à mon gout. Toutes ces bricoles en devanture ne m’attirent pas le moins du monde. Je suis plus que ridicule là, devant cette stupide vitrine, autant rentrer ! Je pousse la porte du magasin, un petit tintement de clochette annonce mon entrée, je regarde autour de moi, du monde encore. Et ce petit vieillard derrière sa caisse. Je m’offre un petit tour, regardant les différentes babioles. Attrapant un carnet dans ma main je le regarde, le tournant dans tout les sens, je finis par l’ouvrir, une odeur agréable envahie mes narines, une odeur de fleur, la rose. Je souris, amusé. Pour Savannah, j’écrirai un petit mot dedans en espérant que ça lui face plaisir. Continuant mon tour, je tombe sur un petit bracelet, des petites breloques sont attachées à celui-ci, une lune et un soleil si je ne me trompe pas. De l’argent, ou de l’or blanc que sais-je ! Je le prends dans ma main, l’observant attentivement. Pour Lindsay tiens, un petit cadeau comme ça, je trouve que ça la représente bien, le jour et la nuit. Je me dirige vers la caisse, oui on ne sort pas sans payer même quand on est une star ! Le petit vieux me fait des petits paquets cadeaux, tant mieux je n’aurai pas su comment faire. Ma carte de crédit insérée dans le lecteur, je ne fais même pas attention au prix. Je sors du magasin lorsque mon portable sonne. Je décroche, la voix de Lindsay. A l’hôpital ? Quoi ?! Je n’ai même pas le temps de répondre que la demoiselle raccroche.

Inquiet, je glisse mes paquets dans la poche intérieure de ma veste et appelle un taxi. Une fois dans la voiture jaune il ne me fallu que cinq minutes pour arriver devant l’hôpital ! J’entre dans celui-ci, à l’accueil je demande avec empressement sa chambre, on refuse de me répondre. Le personnel fini par arriver, me conduisant à la chambre de Lindsay. Je posais des questions sans réponse. Ils préféraient me laisser dans le doute ! Une fois devant cette porte, je n’ose pas entrer. Eh si … Non, elle n’a rien de grave, j’espère … Une main sur la poignet, je pousse la dite porte, commençant une phrase.

“Lindsay, tu n’as rien …… Waouh.“ A ma grande surprise mes yeux ne se ruèrent pas sur une jeune femme à l’agonie ou même souffrante, non au contraire. Mon regard bleu était fixé sur la splendide jeune femme qui se trouvait assise sur ce lit d’hôpital. Miss BCBG avait troqué son habit de petite fille modèle pour un déguisement d’elfe des plus attrayants. La bouche légèrement entrouverte, j’observe les courbes de la jeune femme d’habitude si bien dissimulé sous son habit de none. Ferme la bouche tu vas gober une mouche. Un fin sourire vint de dessiner sur mes lèvres, je refermais la porte délicatement. Si j’avais écouté mes pensées d’homme des cavernes, j’aurai verrouillé cette porte et sauter sur cette ravissante jeune femme ! Mais n’oublions pas de qui il s’agit. J’avance doucement vers elle, passant une main dans mes cheveux.

“Tu est très … belle dans cette tenue. Pourquoi ne pas t’habiller de cette façon tout les jours !“ Dis-je en la dévorant du regard. Stop Monsieur Wattleton ! Un rire m’échappe. “Tu te sentais trop seule, tu avais besoin de compagnie masculine ?“ Dis-je en dévoilant toutes mes dents. La taquiner un peu, ma spécialité !

J'allais devoir jouer un rôle pour amener Adriel à faire mes quatre volontés. Mon objectif pour le moment était de lui faire enfiler une tenue de père noël traditionnel. Rouge et blanc, bonnet, bedaines et bottes... j'espère réussir sans avoir à me montrer autoritaire ce qui gâcherait ma vengeance, suite logique de la distribution de cadeau. Car ce n'était évidemment pas de le contraindre à se montrer sympathique avec une poignée d'enfant mourant qui vengerait l'offense qu'il m'avait faite. C'est dans ma dignité que je m'étais sentie heurtée lorsque ce cher vampire aux faux airs d'humain m'avait manipulé. Me prenant contre mon grès un baiser. Pas n'importe lequel d'ailleurs. J'attendais patiente, espérant qu'il viendrait et n'appellerait pas la cavalerie. Je me sentirai vraiment très mal si Henry, Maddy ou Ashton me voyait attifée de la sorte. La jolie batteuse pourrait s'imaginer à tort que je cherchais à lui faire de l'ombre. Bien que pour lui arriver à la cheville j'avais encore un bien long chemin à parcourir.

A ma grande surprise, Adriel n'avait pas traîné en chemin, en moins dune dizaine de minute il ouvrait la porte en trombe. l'air inquiet, je me sentie un peu coupable à l'idée de l'avoir inquiété. Sentiment que je rejetais aussitôt me vidant la tête de tout ce qui pourrait entamer ma volonté et provoquer l’échec de mon projet. Je me tournais doucement vers lui. Mettre de la sensualité dans mes geste alorsque d’ordinaire je restais si neutre, détacher presque mécanique me rendait nerveuse. J'ignorais comment m'y prendre me donnant l'impression d'être stupide. Je tentais d'imiter un peu la démarche de Maddy, mes armes du moment : un déhanché provocateur et une petite moue sensuelle.

"Tu avais raison... je devrais me décoincer un peu."

Il s'approcha de moi, je me redressais pour plonger mon regard dans le sien. Sa proximité me rendit nerveuse, je sentais les battements de mon coeur s'affoler. Personne ne m'approchais d'aussi près, je ne m'offrais pas au regard, ne me mettait pas en valeur. Cette nuit je savais que j'étais désirable et cela suffisait à m'effrayer. je doutais brusquement de cette idée et s'il ne se contenait pas. j'étais une proie facile et lui, le prédateur alpha, il n'existait aucune proie sur cette planète susceptible de lui échapper. Son compliment me fit rougir et je détournais le regard terriblement gênée, croisant les bras sur ma poitrine pour me dissimuler à sa vue. Certes, cela ne faisait pas partie du plan mais chassez le naturel... il revient au galop. Je formulais une réponse qui me ressemblait en manipulant son ego, l'inviter à s'imaginer qu'il pourrait être le seul à jouir de moi.

"Permettre à n'importe qui de poser un regard libidineux sur moi... non je ne suis pas ainsi, Adriel."

M'habiller comme ça tous les jours et puis quoi encore ? Je n'apprécierais pas qu'il dévore des yeux tous les jours. Je ne pouvais nier que cela me flatte, mon ego était décidément stupide. Accorder de l'importance à ce regard, comme si c'était ce qui importait de plaire, séduire. Je me repris luttant contre mon envie de fuir loin de ce regard, de ses lèvres tentatrices. Je voulais l'embrasser mais restais maîtresse de moi-même. Je ne relevais pas sa taquinerie, je devinais le rire dissimuler les moqueries et me braquais. Bien sûr je n'attendais pas d'autre réaction de sa part. Qui me prendrait ausérieux. Qui penserait réellement que je puisse avoir des sentiments, du désir ? Mon coeur était mort depuis si longtemps que je ne me souvenais pas s'il avait un jour vécu. Je posais une main sur son abdomen et la glissait dans son manteau, caressant du bout des doigts ses abdos. Mouvements hésitant d'une grande débutante, ma seconde main se posa sur sa nuque et j'attirais Adriel assez près pour que nos lèvres se frôle.

"Je me sentais seule, mais je ne voulais que toi."

Puis, je le repoussais doucement, presque à regret. Ses lèvres si près des miennes... je ne comprenais pas ce qui me poussait à les éloigner et encore moins ce qui en moi les désirait avec une telle ardeur. Un autre pouvoir de vampire ? Ou simplement le fait qu'il soit lui ? Ses questions me dérangeaient et je ne parvenais plus à faire le vide, il était trop près de moi et mon cerveau avait bien du mal à contraindre mon coeur et mes poumons à se calmer.

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I Said Oh Girl ...

Adriel Cameron Wattleton piégé par la jolie Lindsay ! Si ce n’est pas comique tout ça ! Je savais que miss coincée cachée plus d’un atout dans sa manche, mais là, c’est assez impressionnant je dois dire. Moi qui la voyais comme une petite fille modèle toujours tirée à quatre épingles, là, c’est tout autre chose. Lindsay est finalement le genre de personne imprévisible, capable de vous surprendre chaque jour un peu plus. C’est ce qu’elle nous montre, au groupe et à moi-même, lorsqu’elle nous décroche des interviews à succès, des salles de concert au dernier moment. Et ce petit plus qu’elle rajoute à notre boisson synthétique dans la peur que nous nous effondrons sur scène par manque de vitamine ! Miss BCBG un cadeau du ciel ! C’est moi qui vous le dis ! Mais si je la connais aussi bien que je le prétends, je devrai me douter que derrière ça, se cache quelque chose, une sorte de vengeance. Je ne sais pas, je suis bien trop obnubiler par ses jambes découvertes. Son « Tu avais raison » m’atteint me touche, je sens mon égo heureux de cette déclaration ! Bien sur que j’avais raison, regardez ce que cela donne lorsque Lindsay se décoince un petit peu. Une magnifique jeune femme. Une fois que je fus à sa hauteur, Lindsay fini par se lever, plongeant son regard dans le mien. Mon compliment la fit rougir, un sourire se dessina sur mes lèvres.

Aujourd’hui je n’ai plus à faire à Lindsay Lexington, mais à une fille des plus aguichantes. Ses bras se croisèrent sur sa poitrine comme si elle cherchait à me dissimuler son corps, un sourire taquin s’afficha sur mes lèvres. Je peux sentir à quel point la jeune femme est perturbée, elle n’est pas très douée pour me dissimuler ses émotions, quoi que … Sa petite moue boudeuse, en dis long. "Permettre à n'importe qui de poser un regard libidineux sur moi... non je ne suis pas ainsi, Adriel." Serait-elle en train de flatter mon égo ? Prétendrait-elle que je suis le seul autorisé à la voir ainsi, dans cet accoutrement d’elfe ? Intéressant. Je ne la connaissais pas comme ça. Il ne me reste plus qu’une chose à faire, rentrer dans son jeu pour finalement la faire faillir, je sais que j’en suis capable. La main de belle brune vint se poser sur mon ventre, passant sous mon manteau, je fus presque deçu qu’elle ne touche pas directement ma peau. Voyons, il s’agit de Lindsay ! Sa main sur mes abdos contracté, son autre vint attraper ma nuque pour me tirer vers elle. Mes lèvres frôlent les siennes, je souris. Elle ne voulait que moi. Ah Lindsay, admettrais-tu ton faible pour moi ? Ou est-ce ce baiser volé qui te reste en travers de la gorge ? Elle fini par me repousser, déçu, je marmonnais des mots incompréhensibles.

“Ah Lindsay ! Tu m’étonneras toujours !“ Je soupire bruyamment, passant une nouvelle fois une main dans mes cheveux. Regardant Lindsay qui s’éloigne de moi comme si elle avait peur que je lui saute dessus ! Je pourrai, mais pas tout de suite en tout cas … Enlevant ma veste, je la dépose sur le lit derrière Lindsay, me trouvant à présent en t’shirt, blanc, col en V comme toujours. Je m’assois sur le lit, commençant à battre le rythme sur mes jambes. Je sais que je perturbe Lindsay, je ne pense pas être le seul, et je ne le fais pas exprès. Du moins pas tout le temps. Un sourire heureux se dessine sur mes lèvres. J’essaye de comprendre ce qui a poussé la jolie demoiselle à me mentir. “Depuis quand mens- tu aux membres de ton groupe ? Demandais-je d’un ton taquin. Ce n’est pas dans ses habitudes, ou alors peut-être qu’elle le fait à chaque fois mais que nous ne le voyons pas. C’est ce qui ferai d’elle une parfaite menteuse ! Lindsay vient de s’adosser au mur, elle me défie du regard ou je rêve ? Je me lève, près à relever le défis. M’approchant d’elle, comme un félin s’approcherait de sa proie. Collant ma gauche au mur près de la tête de Lindsay, laissant mon bras agir comme un barrage pour qu’elle ne s’échappe pas. Mon visage s’approche du sien, sans trop exagéré tout de même. “Eh bien maintenant je suis là … Que veux tu ?“ Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres alors que j’entends les battements de son cœur qui s’accélèrent de plus en plus, je suis sur qu’elle se contient pour ne pas avoir à rougir. Je glisse doucement deux doigts dans son cou, comme pour prendre son poul. Avant de lui murmurer. “Eh, calme toi, tu vas nous faire un crise cardiaque…“

Je savais dès le départ que j'aurai de grosses difficultés à tenir mon rôle. Je ne me sentais pas à l'aise dans cette tenue. je ne me sentais pas à ma place aux côtés d'Adriel. Ses lèvres, son regard il avait un charme déroutant, un magnétisme dérangeant que je remarquais pour la première fois. Je notais pour moi-même de faire des recherches plus tard pour savoir si les vampires détenaient ce genre dons, celui de devenir irrésistible. Je tiendrais bon cependant, n'avais-je pas passé vingt cinq ans à éviter le contact avec les hommes ? Toutes ses années à les repousser, les éviter. Aucun n'était parvenu à commette un acte aussi ignoble que de poser ses affreuses lèvres sur les miennes. Adriel s'était permis de passer outre mes tentatives pour le fuir. utilisant je ne savais quel artifice pour endormir ma méfiance innée et goûter au fruit interdit que j'exigeais d'être de rester indéfiniment. Je lui offrirai cette nuit de quoi le regretter jusque la fin de ses jours. Quitte à ce qu'il se mette en tête de me tuer. Au moins, une fois morte, je ne me fatiguerais plus à repousser les gens. Ce serait quand même joué de malchance que de tomber le seul nécrophilie à des kilomètres à la ronde. Finalement, si je devais mourir j'espérais brûler vivre finir en tas de cendre ainsi je ne courrais pas le moindre risque.

"Si tu lisais dans mes pensées tu serais encore plus étonné."

Loin d'être une invitation, une constatation car j'avais le sentiment de perdre l'esprit. Maintenant qu'Adriel m'observait, bien présent je doutais de plus en plus d'être capable de me jouer de lui. Je ne mentais pas aux membres de mon groupe, à quoi bon ? Nos relations étaient basées sur le travail, rien de personnel pas d'implication. En donnant une leçon à Adriel je l'impliquai dans ma vie. Je lui donnais plus d'importance. je ne comprenais plus du tout mes raisons, déboussolée je m'efforçais de garder un air sensuel mais, ma neutralité habituelle menaçait de reprendre le dessus. Il retira sa veste et je m'éloignais un peu de lui, le laissant près de lui je me réfugiais contre le mur, dans le coin le plus éloigné de lui. Je devrais avoir l'air d'une idiote, incapable de savoir ce que je désirai. Au moins, sur ce point là il ne se tromperait pas. Je ne savais plus si je devais poursuivre. J'ignorais sa réplique, inutile de me lancer sur ce sujet, je risquais de m'énerver et une dispute ne nous mènerait certainement pas là où je désirais le conduire.

"Je ne mens à personne."

Mon regard dans le sien, un défi que je lançais sans vraiment le désirer. Qu'il recommence, qu'il m'embrasse à nouveau et il s'en mordra les doigts. Le vampire se redressa d'une démarche prédatrice il s'approcha de moi. Inutile de me rappeler ce qu'il était, que j'étais à sa merci et que la suite des événements dépendait de sa volonté. Si sûr de lui, je ricanais, il savait pourtant qui se trouvait en face de lui. Prévoyance aurait pu être mon second prénom. Me croire totalement inoffensive serait sa première erreur. Le moment était venu de lui donner quelques éléments pour réviser un peu son opinion sur moi. Qu'il cesse de me prendre pour une petite oie blanche et se rende compte que si je n'étais pas une femme qu'il pouvait mettre dans son lit, je restais tout de même une adulte. Je n'aimais pas sa manière de considérer comme une adolescente bien que mon coeur n'avait pas tellement évolué depuis mon enfance, mon esprit restait celui d'une adulte. Je ne pouvais dire avec certitude qu'il me voyait ainsi mais à sa manière de jouer avec moi, c'était ce que je ressentais.

"Tu veux savoir pourquoi je suis la seule agent compétente à être venue vous voir ? Je me suis débarrassée des autres. Comme tu le sais lorsque je désire quelque chose j'aplanis les obstacles. Pour être avec toi ma timidité en était un."

Ses lèvres si près, mon souffle les caressait à chaque mot. J'envoyais une pensée pour le bonbon à la cerise que j'avais suçoté en l'attendant. Lorsque je pensais qu'en cet instant nous serions déjà occupé à nous embrasser langoureusement. Mais c'était sans compter ma peur panique. Je ne parvenais pas à m'y résoudre. S'il ne faisait pas le premier pas, cela ne se produirait jamais. Mais s'il osait le faire en cet instant, je ne pourrais pas le lui pardonner. Je n'étais tout simplement pas prête. A mesure que nous parlions, je le comprenais. Un baiser avait une signification particulière à mes yeux. Je ne devais pas offrir mes lèvres à n'importe qui. Étrange comme certains principes décident de naître aux instants les plus critiques. Mais, si j'avais permis à un autre de m'approcher avant ce jour... je l'aurai su. Adriel se permit de me poser une question... celle qui me fit sortir de mes gonds mettant à l'eau tous mes projets. Ainsi je devais m'habiller d'une manière aussi stupide et me comporter comme la dernière des catins pour qu'il daigne s'intéresser à ce que je voulais ?

"Ce que je veux ? Tu t'en soucies ? Lorsque tu as usé de tes artifices pour me manipuler et me pousser à t'embrasser tu t'es soucié de ce que je voulais ? Tu n'as pas supposé que je pouvais me sentir trahi ? Je n'avais confiance qu'en quatre personne. Henry, Ashton, Maddy et toi. Il n'en reste plus que trois sur ma liste. J'attends que tu répares ta faute et me promette de ne plus recommencer."

J'espérai qu'il ne m'embrasserait pas, ma volonté se briserait et je savais que je ne me tiendrais plus au plan. Mon coeur battait moins vite, ma respiration était plus calme et une chaleur déroutante évoluait en moi. Adriel m'attirait c'était évident et je m'en mordais déjà les doigts.

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“Ca ne m’étonne pas le moins du monde !“

“Par contre, le fait que tu souhaitais être avec moi me trouble…“

“Je … je suis désolée.“

Adriel m'écoutait attentivement, il attendait quelque chose, à son attitude je devinais sans mal qu'il lisait en moi. Mon attitude anormal éveillait sa curiosité. Son intelligence lui permettait sans doute de comprendre que je ne désirai pas réellement me glisser sous sa couette. Bien puisque j'étais démasquée autant agir à visage découvert. Je l'observais attentivement en lui dévoilant les raisons de notre présence en ce lieu. J'espérais qu'il m'écouterait, qu'il réaliserait que j'étais loin de l'impuissante petite chose qu'ils pensaient tous. Je connaissais leurs forces et leurs faiblesses. Rien ne m'interdisais de les utiliser contre eux hormis le fait que j'éprouvais un grand respect et une certaine forme d'affection pour eux. Ses yeux ne lâchaient pas mes lèvres, je me sentais mal à aise craignant qu'il ne se permette encore une fois un geste déplacé. Je fis un pas de côté afin d'accroître la distance nous séparant, je me retrouvais maintenant bloquée dans un coin de la chambre, le vampire à quelques pas de mois. Une dizaine de mètre ne suffiraient pas à m'en protéger alors quelques pas... je ne m'illusionnais pas. Si Adriel prenait une décision, je ne lui échapperai même pas une fraction de seconde.

Comme ça, moi la frêle humaine sans une once de sensualité je le troublais lui ? Je n'étais ni belle ni charmante et je ne désirai pas l'être. Ses paroles me touchèrent pourtant, j'éprouvais un certain plaisir à l'entendre me dire cela. Je sentis le rouge me monter au yeux alors qu'il scrutait mon corps et mes courbes si peu voluptueuses. Au cours de sa longue existences il avait dû posséder de nombreuses femmes infiniment plus séduisante que je ne l'étais. Madison par exemple, ou n'importe quelle autre femme, je savais à quoi je ressemblais et aussi que mon seul atout résidait bien à l'abris dans les méandres de mon cerveau. Je m'inquiétais un peu en le voyant se mordre la lèvre inférieure. Stress ou envie ? Dans les deux cas je ne présageais rien de bon me concernant. Il s'approcha de moi, juste assez pour passer sa main à l'arrière de ma tête. Je me tortillais pour lui échapper mais il ne semblait pas le remarquer. Ses gestes doux et précis, aucune menace... je ne ressentais pas le moindre désir de me faire du mal.

Ses lèvres se posèrent sur les miennes avant que je n'eusse le temps de protester. Mes mains, à plat sur sa poitrine, je poussais de toutes mes forces pour l'éloigner de moi. Impossible de lui échapper, mes larmes m'échappèrent devant la seule évidence qui s'imposait à son esprit. Mes mots n'avaient pas d'emprise sur lui. Avec ce que je venais de lui dire, comment interpréter ce geste ? Finalement, Lindsay Lexington n'avait rien d'une personne intelligente.... Non, bêtement j'imaginais qu'Adriel regretterait de m'avoir blessée, qu'il s'excuserait et que je lui imposerai de se vêtir en père noël et de distribuer des cadeaux pour me venger. Je ne m'attendais sûrement pas à être simplement ignorée. L'étreinte cessa, je me reculais, dos plaqué contre le mur me laissant glisser au sol.

"Comment tu as pu recommencer... ignorer ce que je t'ai dis. Qu'est-ce que je suis pour toi Adriel ? De quel droit tu te permets de jouer avec moi comme ça ? Je viens de te dire que je ne voulais pas. Je pensais que tu m'écouterais... mais non tu n'en as fait qu'à ta tête."

Une humaine, un vulgaire sac de sang, un objet de plus. Je comprenais mieux pourquoi, ils passaient leur temps à ignorer ce que je disais. Finalement, humains ou vampires c'était du pareil au même. Je ne pouvais vraiment compter que sur moi-même. Il n'existait personne en ce monde en qui je devais me fier. Ravalant mes larmes, repoussant ma stupidité je plongeais mon regard dans le sien. Je ne regretterai probablement pas ce que je m’apprêtais à faire. Deux constats, le coeur ou la raison ?

En cette seconde je ne savais plus ce que je ressentais, c'était trop puissant, trop flou. Colère et peur ça, je connaissais et je n'aimais pas du tout. Cependant, il y avait autre chose, un sentiment et une sensation tout deux inconnus de moi et cela m'effrayait encore plus qu'Adriel. Je pris mon portable et composais le numéro d'Henry, par chance je tombais sur son répondeur.

“Allo, Henry, c'est Lindsay. Je démissionne. Si tu veux savoir pourquoi demande à Adriel. Au revoir et bonne continuation.".

La voilà de la raison, s'éloigner de ce qui risquait de réveiller le coeur. Mon choix avait été vite fait, un réflexe, depuis toujours afin de me préserver. Finir comme ma mère amoureuse, heureuse, rejetée, malheureuse me terrifiais. Je ne me définirai jamais comme la femme de tel homme ou la malheureuse abandonnée par tel autre.

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