Errer dans les rues, alors que le soleil avait disparu depuis un moment déjà, était un de mes moments favoris. L'adrénaline parcourant mon corps, laissant quelques décharges électriques me traversaient à chaque mouvements suspects. J'étais aux aguets, parce que j'étais en chasse. J'étais devenu un prédateur au même titre que les créatures que je chassais. Cette obsession avait fini par entacher ma nature profonde. Je laissais mes doigts glissaient le long de ma jambe, tapotant légèrement contre le muscle, déjouant mon impatience. La nuit avait été beaucoup trop calme, et je me sentais prêt à bondir pour calmer mes nerfs. J'avais pourtant fait tous les meilleurs coins de la ville, les plus propices à provoquer des rencontres idéales. J'avais fini ma course dans le quartier de Kenwood. Repère propice à tous ses monstres assoiffés de sang, je n'aimais guère venir ici, parce que ces créatures me répugnaient, mais aussi et surtout parce que je savais qu'ici, je n'étais guère en faveur d'obtenir la supériorité numérique. Vouloir tué un seul vampire, requérait déjà pas mal d'énergie mais si ils se trouvaient être plusieurs, mes chances d'en sortir vivant s'amenuisait considérablement. Pas que je tienne particulièrement à ma vie, elle n'avait aucune importance à mes yeux, mais je n'étais pas stupide au point de me jeter ouvertement dans la gueule du loup. Je voulais pouvoir faire le maximum pour éradiquer cette engeance diabolique avant de crever la gueule ouverte dans un caniveau, probablement vidé de mon sang. Dans un automatisme qui n'était pas vraiment calculé, je laissai ma main s'attardait sur un couteau se trouvant dans la ceinture de mon jean. Une légère assurance, même si ce n'était pas la plus radicale des armes que l'on pouvait employer contre un vampire, loin de là. J'avais particulièrement appris les moindres détails pendant mes années à les chasser, à les tuer de mes mains.

Les dernières traces d'humanité qu'il me restait après ses années dans ses sombres ténèbres, était le souvenir de Sera qui ne quittait jamais mon esprit, l'image souriante du bonheur qui irradiait de son visage, alors qu'elle tenait notre enfant dans ses bras. Mais inévitablement à chaque fois, les images se brouillaient, laissant juste place à l'horreur de leurs visages figés, déformés par la douleur et la terreur qui les avaient probablement envahies avant de mourir dans d'atroces conditions. Je sentais la bile remontait le long de mon œsophage, la nausée courante qui s'emparait de mon corps à cette simple pensée. La rage et la haine qui battaient furieusement à mes tempes. Instinctivement, je me redressais, et scruter avec plus d'intensité les ténèbres qui m'entouraient alors que je poursuivais ma quête, mon besoin de laisser cette colère s'exprimer contre une de ses créatures. Un de ses répugnants manipulateurs qui tentaient de faire croire qu'ils étaient la bonté incarnée même. Un reniflement moqueur s'échappa de mes lèvres avant qu'il ne se stoppe à la vue d'une silhouette. Un sourire presque malsain prit place sur mon visage, mon cœur exultant avec trépidation devant la probable possibilité de pouvoir laisser libre cours à mes fantaisies morbides. J'avais de grandes chances qu'il s'agisse d'un vampire, peu d'humain trainait dans les rues, à une telle heure. Seulement ceux qui n'avait plus rien à perdre, tout comme moi. Je ne me précipitais pas, je gardais le même pas calculé, tout en ajustant mes yeux à la pénombre pour pouvoir voir à quel genre d'individu, j'avais à faire.

Je me stoppai net, en finissant par reconnaitre un vampire que je traquais depuis un moment déjà, Henry Fitzroy. J'oubliais l'espace d'un instant toute prudence, après avoir cherché pendant longtemps un moment, comme l'isolait pour lui régler son compte. J'avais enfin une possibilité. Un rapide coup d'œil aux alentours m'avaient assurés qu'il était seul. La pensée terrible m'assaillit que si je devais mourir dans un de mes combats, c'était probablement un m'opposant à une de mes plus terribles Némésis. Pourquoi lui, plus qu'un autre. Parce que j'avais étudié son histoire, parce que je savais quel être cruel et sadique, il était. Parce que je savais que lui, plus que tout autre ne méritait pas d'être élevé au nom de Dieu par une bande d'humains, incapables de la moindre décision censée. Je me stoppais, cherchant dans ma poche, pour récupérer une cigarette que je glissais entre mes lèvres. Je savais qu'il était imprudent d'agir avec autant de décontraction, mais c'était un de ses instants où tout semblait particulièrement jouissif.

" Finalement " Je lâchais, avant d'aspirer une bouffée de fumée.

Lorsque je m’étais reconverti dans une carrière de rock star c’était pour bannir l’ennui de ma vie, déjà cinq siècles d’existence ni la luxure ni les meurtres ni l’amour n’avait réussit à me distraire suffisement. Ma carrière m’avait amusé un temps mais depuis ces évènements récents je songeais à lâcher cette stupide distraction qui n’avait plus aucune saveur pour moi, faute de trouver mieux pour la remplacer je continuais de travailler la dessus mais pour combien de temps ? J’étais en train de me transformer en un vieux légume flétri qui n’a même plus besoin d’être mixé pour en faire une soupe. Vu les quantités d’alcool que j’ingérais chaque nuit depuis deux à trois semaines je pourrais me reconvertir en distillerie d’alcool. Cette nuit le bar m’avait lassé bien plus vite que les autres fois, je crois en fait que plus les jours passaient plus ma tentative de m’alcooliser pour anesthésier la douleur était vaine. Le profond et long ennui s’emparait de moi et lorsque j’étais dans cet état la douleur revenait m’assaillir de coups violents.

Je sortais de l’établissement après avoir acheté une bouteille de whisky, je la finirais sur mon trajet de retour ! Je errais dans les rues le corps qui tanguait de temps à autre, les yeux humides et rougis par les larmes le cœur lourd et la gorge nouée je buvais de temps à autres quelques gorgées de ce liquide marron doré. Je me dirigeais vers le bar à vampires, on ne sais jamais si il y en à un qui provoque une bagarre j’aurais de quoi m’occuper un moment parce que les bastons avec ces stupides humains rien de plus lassant tellement ces microbes sont lents. Au détour d’une ruelle j’apperçu un homme qui me fixais, il ne semblait pas rassuré, enfin plutôt prudent je dirais. Je ne le reconnu pas de suite, j’avançais lentement vers lui lorsque celui-ci feignait la décontraction en allumant une clope. Il lança même un mot qui s’apparentait à une sorte de provocation.
" Finalement "

Finalement quoi ? C’est quoi son problème à celui la ? Mais en écoutant mieux je pouvais entendre les battements réguliers de son corps et son flux sanguin glisser le long de ces veines. Un humain pff même pas amusant. Je me mis à boire un gorgée de whisky et me mis face à lui.

-je serais toi je ferais pas trop le malin dans ce genre de quartier à moins que tu sois suicidaire !

J’étais peut être tombé sur un débile profond ou encore un déprimé de la vie comme moi ! En croisant son regard je me rendis compte que cet homme ne m’était pas inconnu. J’écarquillais les yeux en prenant conscience que j’étais nez à nez avec le type étrange qui me suivais depuis quelque temps. Jamais je ne l’avais vu avec un appareil braqué sur moi, il ne s’agissait donc pas d’un paparrazzi mais quoi alors ? Qu’est ce qu’il me voulait ? Pour une fois la chance était avec moi j’avais l’occasion d lui demander. J’écartais les bras et lui parlais comme à un gamin.

-oooh mais c’est toi ! Je te reconnais mon p’tit !
Je me penchais et approchais mon visage du sien pour lui dire sur un ton amusé.
-tu veux un autographe c’est ça ?

Je laissais échapper un rire avant de me redresser, les traits de mon visage se durcissaient et d’un geste vif je m’emparais de sa clope pour la porter à mes lèvres. Il n’eut pas le temps de réagir ces humains et leur cerveau lent je suis quasiment sur que même pour sa vision j’ai été trop rapide. Je penchais la tête sur le côté et ma voix se fit beaucoup plus grave et beaucoup plus froide.

-qu’est c’que tu me veux ? Tu crois que je t’ai pas vu à me suivre tout le temps ? C’est quoi ton soucis mec ?

Il s’apprêtais à me faire un coup fourré et le pire c’est qu’il croyait vraiment que je ne l’avais pas vu glisser sa main sur sa ceinture à la recherche d’un objet censé me blesser. Je levais l’index et l’agitais devant son nez en faisant le signe non. Et lui disant :

-tut tut tut, pas de conneries tu risquerais de le regretter. Tu vas lâcher ta ceinture en suivant ta conscience qui te dis que je suis bien plus rapide que toi mon petit !

Un large sourire se dessinais sur mon visage, le penchais la tête sur le côté et haussais les sourcils avant de soupirer. Je tirais une taffe sur sa cigarette avant de lui recoller sur ses lèvres. Je pris une nouvelle gorgée de whisky avant de lever les bras au ciel.

-fais pas le muet ça m’agace ! et ces derniers temps ma patience est assez limitée.

J’empoignais le col de son tee shirt et rapprochais mon visage du siens. J'avais voulu le jouer gentil mais si il fallait lui mettre un petit coup de pression pour arriver à mes fins ce n'était pas cela qui me culpabliserait.

-tu bosses pour quelqu’un c’est ça ?

Le moment précis où son regard se posa sur moi, affuta mon anticipation de cet instant, j'aurais probablement du être effrayé, mais je n'avais jamais été du genre à avoir peur de ce genre de chose. Ce n'était pas après tout comme ci, j'avais réellement peur de mourir. Je gardais mon petit rictus bien en place sur mes lèvres, et peut être qu'au fond de moi, cela faisait naitre un amusement des plus malsains, mais qui s'en souciait réellement. J'avais une occasion d'affronter Henry Fitzroy, sans sa pléthore de groupies et employés. Le moment était parfait et rien ne pouvait gâcher cet instant, pas la stupide réalisation que le fait qu'il est pleinement conscience ma présence, mette en péril sérieusement mes techniques beaucoup plus savante pour avoir un avantage sur l'adversaire. Mon plaisir redouble quand il prit la parole, annonçant clairement qu'il avait pris conscience de ma présence, ses dernières semaines. Je n'avais pas particulièrement cherché à me cacher. Ma présence ne devait pas être une menace, mais j'avais un avantage sur lui, il ne me connaissait pas. Et ses paroles suivantes me le confirmèrent.

Je roulais des yeux sans le vouloir à ses propos moqueurs, le vampire ne manquait certes pas d'humour, et son petit tour de passe-passe pour me prendre ma cigarette me laissa de marbre, même si il montrait indirectement qu'il pouvait me réduire à l'état de bouillie en un claquement de doigt si il le désirait. Et rien de ce que je faisais n'échappait à son regard perçant, je scrutais les environs, à la recherche d'une opportunité pour moi de retourner la situation à mon avantage quand les choses se corseraient. J'étais déjà à peu près sur qu'il n'apprécierait guère le coup de mon sang. J'étais peut être stupide d'apparence mais j'avais de la pratique. Et je buvais autant de verveine que possible pour que la saveur de mon hémoglobine soit un empoisonnement direct. Je gardais le silence, et mon calme tandis que celui du vampire commençait visiblement à s'élimer. J'avais noté la bouteille, il était probablement imbibé ce qui ne l'aiderait pas. Ce fut sa dernière question qui me tira un petit rire cynique. Je pris le temps de le regarder dans les yeux, ne flanchant pas alors qu'il me tenait par le col. J'étais un peu taré et alors, faite moi un procès.

" Pitié comme ci je m'abaisserais à être le pantin de quelqu'un " répondis je avec un dédain plus qu'évident au fond de la gorge. Je finis par me détacher de lui, et jeta la cigarette qu'il avait eu entre ses lèvres. Rien que l'idée qu'elle ait pu toucher les lèvres de ce monstre me révulser. Je l'écrasais d'un coup de talon qui semblait traduire ce sentiment avant de reposer un regard sombre sur lui. J'avais imaginé un millier de fois ce que je pourrais faire si je me retrouvais dans une pareille situation. L'envie la plus évidente était d'achever l'existence de cette minable créature mais l'idée la plus tentatrice était probablement de le torturer pendant de longues heures avant d'en finir avec lui. Le sadisme de la pensée ne m'échappait pas, et fit naitre un petit sourire narquois sur les lèvres. S’il avait la moindre idée combien si j'avais les moyens, je prendrais le temps de le faire souffrir, lui faisant gouter sa propre médecine. Lui rendant ce qu'il avait fait subir à des centaines d'humains au cours de son existence, déjà bien trop longue. Mais l'heure n'était pas à la réflexion, mais plutôt à la partie amusante de la chasse. Le moment où on toise l'adversaire, ou la joute verbale est un préliminaire jouissif. J'avais parfaitement conscience de la connotation sexuelle que représentait la chasse dans mon esprit mais que pouvais-je dire pour ma défense, j'étais un homme de peu de foi.

" Mais je suis totalement grillé, je veux votre autographe et aussi des accès backstage pour vos prochains concerts "

Le ton moqueur que j'employais ne me mettait certainement pas en tête de liste dans la catégorie des adulateurs de satan, de ces petites vermines qui vénérait la pire des créatures possibles. Mon visage se referma soudainement ne laissant pas place à une toute autre expression que celle de haine féroce qui bouillait au fond de mes entrailles. J'en tremblais presque tellement la rage me traversait de part en part. Je m'approchais de nouveau de lui, confiant même si quelque peu inconscient, je devais l'admettre. Je lui laissais une ouverture indéniable pour broyer ma nuque. Mais j'avais besoin de la proximité, lui rendant son jeu en glissant ma bouche près de son oreille pour articuler avec une neutralité qui semblait en contraste avec le reste de mon attitude.

" Tu veux savoir ce que je veux ..." Ma voix prenait soudainement une tournure suave, mon rythme cardiaque s'élevant légèrement en proie à une extrême excitation " Je veux achever de mes mains, le dernier héritier des Valois. Je veux prendre le temps de voir la souffrance au fond de tes yeux, avant de finir par te décapiter. Et après, je recommencerais avec la prochaine vermine qui croisera mon chemin "

Je me stoppais, appréciant le moment, ces quelques secondes avant que réagissant à mes paroles, il ne m'attaque. Cet instant, où ma lucidité me permettait de savoir que je perdrais bientôt l'avantage sur le point physique tout au moins. Mais avant que tout ceci arrive, je rajoutais avec une avidité qui traduisait mon empressement à l'égard de cette situation.

" Mais je dois dire qu'avoir la possibilité que de rayer de la surface de la terre une ordure dans ton genre, ca me donne une gaule magistrale "

Oh et oui, j'avais peut être tendance à abuser de la vulgarité et de la provocation, mais je n'allais pas me restreindre pas quand j'allais avoir une des premières confrontations qui en valaient la peine depuis près d'un an. Pas un simple vampire de bas étage, sans aucun intérêt que je n'avais plus aucun mal à tromper. Non, j'avais finalement un adversaire qui représentait un réel défi, et bon sang, qu'est-ce que c'était bon.

Je ne me faisais aucun doute qu'il ne frémirait pas une seule seconde devant mes paroles. Je les connaissais ces vermines, sûre d'elle, et prétentieuse. Et c'est ce qui me permettait de prendre l'avantage par moment, je savourais presque le goût du sang dans ma bouche, tandis que je me mordais la joue avec force. Je savais que mon avantage était de ne pas me laisser dépasser par mes émotions, ne pas rentrer dans le jeu vulgaire de ses provocations. Cela ne servirait à rien. Cela ne ferait qu'hâter ma chute. Je savais néanmoins que je l'intriguais, j'avais pu noté le choc sur son visage, quand il avait compris que je savais qui il était. Je me fichais de son faux paternalisme, j'avais juste besoin d'extraire cette rage qui sommeillait en moi, la plupart du temps, j'avais juste besoin de cogner, de tuer. C'était la seule chose que j'étais capable de faire et qui me maintenait en vie depuis la mort de celle que je considérais comme la femme de ma vie à l'époque. Depuis la mort de cette dernière et de la chair de ma chair, depuis l'époque où on m'avait arraché en un instant les seuls espoirs de futurs heureux que j'avais pu avoir tout au long de ma misérable existence.

Je sentais mes poings se contractaient, la haine insinueuse qui parcourait mes veines comme de la lave brûlante. Il m'exécrait, il me dégoutait mais je ne devais pas lui laisser entrapercevoir toute cette colère, car si il l'a capté, il capterait probablement mon plus gros point faible. La rage aveugle. J'avais juste envie d'une bonne douche, alors qu'il instaura un bref contact physique, rien de plus qu'une énième provocation, mais c'était comme pour le reste. Ce contact me révulsait, et me donner presqu'envie de vomir. Que j'avais en horreur ses abominations. Il ne me laissait pas le loisir de le repousser violemment, en se retirant presqu'aussitôt. Je fermais les yeux, me priant de faire en sorte de le transformer en un tas de cendres avant de rendre mon dernier soupir. Une ordure de la pire espèce ne méritait probablement pas de survivre. Je devais jouer les cartes en ma faveur, le déstabiliser assez pour qu'il baisse sa garde encore plus qu'il ne le faisait déjà. Il me prenait juste pour un débile, je le sentais dans son ton moqueur et méprisant. Il n'avait aucune conscience que même sans me repaitre de sang, j'avais assez affiné mes talents au fur et à mesure des années pour devenir une menace réelle à son espèce.

" Les problèmes, j'ai l'habitude et ce n'est pas vraiment ce qui m'empêche de dormir la nuit " J'arquais un sourire qui frisait plus le mauvais que le sarcastique à cet instant précis. Je pouvais l'attaquer en traite ou de plein fouet, mais j'avais toujours eu la tête dur, insconcient et aimant particulièrement foncer dans le tas " Mais par contre, Kristy ... Je dois dire que d'être avec elle, m'empêche de fermer l'oeil "

Oh, je pouvais mentir comme un arracheur de dents et en frémir de plaisir. Je ne savais pas vraiment ce que ce monstre voulait de Kristy, mais je savais qu'elle était probablement un point sensible. Je ne savais pas comment j'en étais venu à vouloir protéger cette stupide humaine qui fréquentait ce genre de créatures, et qui ainsi cherchait sa propre perte. Ou, je le savais peut être bien même si je refusais de l'admettre. L'admettre m'amènerait à dire que j'avais encore une once d'humanité et de compassion en moi. Et c'était résolument un chemin que je ne désirais pas emprunter. D'accord, elle avait un sourire qui me rappellait celui de ma défunte épouse, elle avait le même regard un peu perdu et naïf, et peut être qu'au final, elle avait réveillé en moi, ce qui restait d'instinct protecteur. Mais à cet instant précis, je refusais de céder à l'impulsion de croire à une probable rédemption pour moi, à éprouver de nouveau comme les autres hommes. Non, je n'étais pas amoureux de Kristy, je n'étais même pas séduit physiquement. Elle ne m'intéressait pas plus que cela, sauf qu'elle me donnait envie de la protéger comme j'aurais pu le faire avec une gentille petite soeur. Mais je n'avais aucun remord à me servir d'elle, et à prétendre coucher avec elle, pour le mettre en boule. D'accord, elle avait peut être attiré une légère étincelle de sympathie, mais elle était et surtout un appât idéal, une excuse de plus dans ma vendetta personnel. Un accessoire prouvant que mes émotions humaines étaient toujours profondément enterré, en sureté.

" J'ai connu mieux dans un pieu mais elle sait y faire quand il y mets un peu du sien. " Je penchais la tête légèrement, faisant mine d'être en profonde reflexion, un masque car en vérité, je détaillais le moindre spasme sur le visage de mon adversaire " Mais au final, peut être pas assez douée pour que j'y revienne prochainement "

Je sentais le sourire carnassier qui ornait mon visage, et je savais que j'étais ignoble de parler d'une fille qui me croyait son ami dans ses termes mais elle croyait ce qu'elle voulait, je lui avais jamais fait de fausses promesses. Je l'avais juste approché, parce qu'elle semblait irrémédiablement naïve. Etait elle aussi profondément débile à croire que les vampires pouvaient faire office de prince charmant. J'étouffais un rire moqueur, nous vivions dans un monde desespérement où chaque pucelle rêvait de se faire déflorer par une de ses créatures vicieuses, sadiques et sans coeur. Des grognasses qui n'avaient probablement aucun amour propre, et qui méritaient probablement leur sort quand elle servait d'apéricube à ses carnivores.