J’envisageais de passer ma soirée seul, sans vraiment d’autres projets que boire un verre dans un bar. Alors que je regardais l’ambre du liquide qui se trouvait dans mon verre, je sentais sa présence à mes côtés, et instinctivement les poils de mes bras se redressèrent alors qu’un son rauque naissait au creux de ma gorge. " Encore en train de broyer du noir, beau brun " murmura-t-elle au creux de mon oreille d’une voix suave qui me laisser légèrement mal à l’aise. Mon regard glissa sur elle, une belle brune dans sa vingtaine, aux formes plus que généreuses qui serait tentante, probablement si il ne s’agissait pas de ma tante. La charmante sœur cadette de mon père, aux mœurs plutôt douteuses quand j’y pensais à tête reposé. Et malgré sa jeunesse apparente, elle avait un peu plus de soixante dix années.

Je détournais le regard, sans répondre, j’avais l’habitude de ses petits jeux depuis que je la connaissais, ce qui ne datait pas de temps de temps que cela, au final. Hannah était rentré dans ma vie, il y a de cela 4 ans, en même temps que mon grand-père Hadrien. J’aurais pu être étonné de l’aspect physique de ce dernier, si je n’avais pas été mis au courant dès mon plus jeune âge de la particularité génétique de ma famille.

Je sentis alors son bras glissait autour de mes épaules, visiblement cherchant à capter mon intérêt. " Hayden, ne sois pas comme ça. Tu n’es vraiment pas drôle " Je me dégageais brusquement, lui lançant un regard noir, avant de laisser glisser entre mes dents " Je n’ai aucun intérêt à tes jeux pervers, Hannah ". Je me relevais pour la planter, alors qu’elle me jetait un regard enfantin, plein de surprise mais qu’une personne qui la connaissait pouvait parfaitement décrypter. Le machiavélisme se trouvant au fond de ses yeux, ne laissait aucun doute sur le côté mesquin de sa personnalité, j’en entendrais probablement reparler mais je n’en avais rien à faire.

Je n’avais pas demandé à faire parti de cette famille, qui se prétendait des descendants directs de Fenrir. Tout comme mon père Harrison, je suppose, et il avait payé fort le prix de son indépendance ou plutôt de sa malédiction. Il avait été un fils fidèle et loyal, avant de s’éprendre de ma mère. Les Fendwell n’aimait pas beaucoup les étrangers, et s’attachait à quelqu’un était une aberration. Les humains ne servaient qu’à perpétuer la lignée, ma famille faisait parti de ce qu’on peut qualifier d’élitiste. Vivant selon les anciennes traditions.

Je quittais le bar, rapidement, je ne voulais certainement pas qu’elle me suive comme elle le faisait sans relâche depuis que j’avais 18 ans. Je ne voulais pas repenser à cette année pénible pour moi. Ma mère avait péri dans un accident de voiture, et mon père ne supportant pas sa perte avait fini par se tuer, il avait déjà vécu plus de 153 ans, mais il ne pouvait pas vivre sans elle. Et je me retrouvais seul avec l’épée de Damoclès qui se trouvait au dessus de ma tête. En effet, quand j’avais 7 ans, mon père m’avait appris la vérité sur ses origines, que nous étions des lycans, des humains capable de se transformer en loup, les soirs de pleine lune. Je savais aussi que la première transformation aurait lieu à la première pleine lune après mon vingt et unième anniversaire, mais rien de plus. Mon père n’aimait pas beaucoup parlé du sujet. La dernière fois où nous avions eu une conversation sur ce sujet, c’était un an avant sa mort, quand les vampires avaient annoncés leurs existences au monde. Il m’avait alors expliqué la guerre ancestrale entre nos deux races, mais quand je le questionnais, il fut bien incapable de m’en expliquer les raisons réelles. C’était juste dans notre nature, mais il avait arrêté de se mêler aux autres lycans quand il avait fait la connaissance de ma mère.

Je secouais la tête, avant de resserrer les pans de ma veste tandis que je m’enfonçais dans la froideur de la nuit, la lune était absente du ciel mais j’entendis néanmoins distinctement un grognement animal au dessus de ma tête. Grand père devait être de sorti. Il fallait dire qu’il n’avait plus besoin de la lune pour contrôler ses métamorphoses, un talent qui ne m’intéressait pas particulièrement. Je n’aimais pas ma condition, je vivais avec parce que je n’avais pas le choix, mais je ne comptais pas améliorer mes talents particuliers. Je me souvenais avec encore trop de précision de ma première transformation, il y a un peu plus d’un an de cela. La douleur atroce de sentir mes muscles s’étiraient, mes os se brisaient, la rage intense qui m’avait envahi, toute cette colère latente, cherchant exactement ce moment pour s’exprimer au maximum de leur puissance. Cela avait probablement était la pire nuit de mon existence, car je ne savais même pas ce qui m’attendait malgré l’apparition de nouveau membre de ma famille.

Alors que je reprenais le chemin de mon appartement, je me souvenais de cette journée grise et pluvieuse, où j’avais enterré mon père. Je devais avouer que toutes ses histoires qu’il m’avait raconté, semblait si peu crédible que j’avais toujours eu un doute sur sa santé d’esprit, même si il ne vieillissait pas vraiment. Mais alors que le cercueil s’enfoncer dans la terre, j’avais senti une présence soudaine à mes côtés. J’avais alors découvert à mes côtés, un homme qui semblait avoir à peine plus de 25 ans, et qui ressemblait étrangement à mon père. Je me souviens de mon choc, mais je l’avais suivi sans rien demander de plus quand il m’avait fait un signe de tête silencieux. J’avais été choqué par la voiture noire luxueuse qui nous attendait, et encore plus par la charmante brune qui affichait un sourire carnassier qui se trouvait derrière le volant. J’avais commencé à faire marche arrière, je n’étais qu’un gamin de dix huit ans qui venait de perdre ses parents en un mois, et qui ne connaissait pas ses personnes. Hadrien avait alors eu ce sourire qui j’avais fini par apprendre était typique, l’ironie si mélangé à un air légèrement menaçant. Il m’avait attrapé le bras, et poussé dans la voiture sans me laisser d’autres choix. J’avais alors retrouvé ma voix, et protester mais je m’étais rapidement tu quand son regard froid s’était posé sur moi, aussi noir que l’obsidienne. Il avait gardé le silence jusqu’à ce que l’on arrive à la maison de famille, se trouvant à une cinquantaine de kilomètres de Chicago. Il m’avait alors expliqué qu’il était mon grand-père, ce qui m’avait arraché un sourire, car il avait à vu d’œil que quelques années de plus. Mais mon rire incrédule ne le fit même pas ciller, la brune pétillante qui était là depuis le début, se présenta comme ma tante. Mais n’avait même pas caché le flirt visible qu’elle me faisait, même si Hadrien lui ordonna de se calmer et qu’elle obtempéra immédiatement, ce qui attisa ma curiosité. Il finit alors par m’ordonner de m’asseoir, et sans que je ne le veuille vraiment, mon corps obéit. Il m’expliqua alors notre histoire, l’histoire de ma famille, et surtout ce qu’il attendait de moi. Que je ne sois pas une déception comme mon père, et que j’embrasse ma destinée, que je n’avais pas le choix.

Comme pour affirmer mes pensées, un hurlement se fit entendre dans le noir, alors que j’atteignais finalement la porte de mon immeuble mais il avait eu tort. Je n’avais pas obéi, j’avais refusé d’entrée dans leur jeu. Je n’en avais rien à faire de leur devoir, de leur façon de pensée. Mes gênes de lycans n’était qu’une partie de moi mais pas qui j’étais réellement. Je n’avais jamais croisé la route d’un vampire, enfin pas à ma connaissance et aucun ne m’avait donné une raison de le haïr, je refusais de me plier à combattre sous des prétextes leur race parce que c’était ce que je devais faire. Depuis lors, ils me surveillaient, essayant de me faire changer d’avis, essayant de réveiller en moi les instincts que j’étais censé avoir selon eux. Mais je savais aussi aujourd’hui, que les choses avaient changés, ils ne venaient plus aussi souvent en ville, pas depuis que ses signaux avaient été émis en ville par une secte dont je n’avais même pas retenu le nom quand Hadrien en avait fait mention. Même si leur but était le même que mon aïeul, ce dernier avait trop d’orgueil pour se laisser manipuler par eux, et avait décidé qu’une retraite dans la maison familiale était la meilleure des opérations. Moi, je n’avais aucune envie d’abandonner la vie que je m’étais construite dans cette ville que je connaissais depuis toujours. Les douleurs atroces que j’avais enduré, m’avait fait douté un moment de mon choix, mais j’avais fini par entendre parler de ce médicament, d’un courrier me faisant la promesse de me l’offrir si en contrepartie, je me chargeais d’éliminer des vampires. Ma rage avait été terrible, j’avais refusé à ma famille le droit de choisir pour moi, je n’allais certainement pas le laisser à des étrangers. Après tout si les vampires étaient des monstres à leurs yeux, je ne doutais pas qu’ils devaient avoir une bien piètre opinion de nous. Nous serions probablement les prochains sur la liste quand ils auraient atteint leur but premier.

Je finis par claquer la porte de mon petit appartement, et je me dirigeais vers mon armoire, la déplaçant facilement grâce à la force surhumaine que j’avais développée depuis ma première transformation. Dévoilant une encoche dans le mur, me penchant j’attrapais un paquet bien dissimulé, sortant ses satanés pilules et avalant une. Je me doutais que ses trucs n’étaient pas bons pour moi, mais je n’avais pas le choix, c’était ma seule option si je voulais rester en vie. J’avais horreur de moi de savoir que j’avais du faire preuve de moyen qui ne me ressemblait pas pour pouvoir récupérer ces cachets, intimidant un maillon faible et la menaçant de choses dont j’étais probablement incapable. Mais la fin justifiait les moyens, finalement. Alors que je me laissais tomber sur mon lit, je me pris à me dire qu’Hadrien et Hannah allait me manquer, je ne les reverrais probablement pas avant quelques mois. Venir ici, devait être extrêmement dur. Même si je ne partageais pas leurs opinions ou leurs mœurs étranges, ils étaient la seule famille qui me restait. Je tournais le regard vers une photo de mes parents qui trônaient sur ma table de nuit, et le sentiment de rancœur à leur égard s’estompait légèrement. Ils n’avaient probablement programmés que mon existence serait un tel calvaire pour moi si je pouvais trouver un moyen de ne plus être un monstre, une erreur de la nature.

Bon pour tout cela, je vous laisse aller voir du côté de Hunter, d'ailleurs je vous autorise à lui boulotter un peu de sang mais ce sera la seule fois, qu'il laissera quelqu'un lui prendre des gouttes de sang ^^